Les moutons de Morphée
Foutous moutons ! Pas ceux qui défilent devant la Joconde pour la photographier en se disant que c’est la même que sur la couv’ du Da Vinci code, pas ceux qui à l’instar des vaches regardent passer les trains. Non ! Ceux qu’il faudrait compter pour s’endormir. Il existe des gens bénis des Dieux qui tombent dans les bras de Morphée dès que la brosse à dents électrique a été reposée sur son socle. Et moi j’aimerais bien savoir si ce foutu fils d’Hypnos a quelque chose contre les blondes. PIRE ! Morphée me nargue. Il enlace celui qui partage ma vie et mon lit dès que le soleil se couche, le transforme en Endymion, éternellement jeune et beau pour le plaisir de Séléné qui le contemple et l’aime sans le réveiller. Parce que le réveiller, tu parles, faudrait les blindés russes, les danseuses du Lido, les trompettes de Jéricho. Et encore…. A la rigueur les danseuses du Lido sonnant la trompette dans des blindés russes mais cela n'est même pas certain.
Donc Séléné, la lune qui parcourt la nuit sur son char d’argent, c’est moi. Sauf que le lendemain matin j’ai plutôt la tête de Lazare sortant à peine de son tombeau (le pauvre il voulait encore dormir, lui aussi). Salopard de Morphée.
Alors je compte les moutons. Un mouton, deux moutons, trois moutons, zut je n’ai pas repassé ma robe pour demain, quatre moutons, cinq moutons, je me demande s’il y a encore du pain, six moutons, sept moutons, huit moutons à la con, neuf moutons qui tournent en rond. En plus j’aime pas les moutons. Je les fais valser au-dessus de la barrière, bien fait pour les moutons. Voilà des heures que je regarde défiler les moutons, je me demande ce qu’on va faire de tous ces moutons. Et puis soudain, soudain, j’arrête de réfléchir et je m’endors enfin. Et c’est à ce moment que mon voisin de lit s’étire en disant « ahhhhhh, j’ai bien dormi ». Il gigote dans tous les sens, semant la pagaille parmi mes moutons sagement assoupis sur la couette. Bling, blang, il sort les tasses, pcchhhhh, il allume la bouilloire, zzzzzzzzzzzzz, il se brosse les dents. Il embrasse sa bergère comateuse, vlan il claque la porte. Pour moi c’est l’aube. Je referme les yeux : un mouton, deux moutons, trois moutons, je vais encore être dans les limbes toute la journée, quatre moutons, cinq moutons, ras le bol des moutons. C’est décidé, la nuit prochaine, je deviens bobo végétarienne et je compte les petits pois bio !
Message personnel : Morphée, je te conseille d’être à l’heure ce soir avec ta fleur de pavot sinon je te fais griller comme un mouton et tu seras l'ingrédient principal de la prochaine recette de ce blog.
Nom de Zeus !
Dr Stone