Nouvel arrivant
Les textes du Dr Stone et les portraits de la duchesse, ont créé une sorte d'émulation qui fait que je reçois des articles à publier de la part de blogueurs ne sachant pas bloguer mais quand même désireux de nous faire partager leur "bons mots".
C'est avec grand bonheur que je publie un texte de saison sur les champignons. Ce texte est signé d' Al. Ber le jardinier et Dimanche dans "dimanche c'est cuisine" je publirai des recettes de Champignons d'Al berte la cuisinière. Drôles de pseudos mais enfin REGALEZ VOUS, et n'hésitez pas à donnez votre OPI,champi,NION
Miche
C'est la saison des champignons.
Dans la tribu, les champignons ont été une source de joies. Cétait le plaisir d’une promenade en forêt à l’affût des Girolles, des Cèpes, des Clitocybes, des Oronges, des Russules. Dans les prairies, nous récoltions les rosés, les délicieux boutons de guêtres (Marasmus oreades) qui sentent le serpolet. Quelquefois, la rencontre était fortuite. J.-C. Carrière l’auteur de « La controverse de Valadolid » et des dialogues de films célèbres de Buñuel, Godard, Forman, Oshima, en décrit la magie : Apercevoir soudain un champignon né de la nuit, encore humide, sortant des feuilles mortes des chataîgniers, ou de la bruyère, ou de la mousse, apportait un sentiment de joie extraordinaire, démesurée. Pour l'avoir souvent éprouvé moi-même, pour l'éprouver encore de temps en temps, je me suis demandé d'où vient ce sentiment. Sans doute de l'endroit où la rencontre se produit, du sous-bois à demi éclairé, domaine des fées minuscules et des gnomes qui s'agitent entre les racines des arbres ( J.-C. Carrière, Le vin bourru, Pocket 2001). Dans son enfance, J.-C. Carrière cueillait les champignons à Colombières-sur-Orb, près de Bédarieux dans le Languedoc.
En automne, après une pluie, nous partions bottés, munis de paniers et de couteaux. Un panier était réservé aux espèces connues ; les indéterminés dans un autre. Une espèce, l'Amanite vineuse, Amanita rubescens ( on dit aussi la golmotte dans l'est, la royale autour de Paris ) a nécessité une approche en plusieurs générations. J’avais entendu mon père dire à des connaisseurs « la golmotte, ça c’est quelque chose » et il faisait claquer sa langue contre son palais pour suggérer un délice. Il en avait goûté dans le Gard pendant la guerre, mais cette Amanite ressemble à deux espèces dangereuses ou mortelles, l’Amanite tue mouche et la panthère. C'est un champignon très commun. Il nous en montrait quelquefois dans les bois, en précisant que devant le doute, il fallait s'abstenir. Plus tard, aidé de gros livres et d’un microscope pour voir les spores, j'ai complété l'identification. Après cinq années de récoltes, c'était évident, les champignons d'un groupe ressemblaient à l’Amanite vineuse. Nous l'avons cuisinée et seul, j’en ai mangé un tout petit peu, un soir. Deux jours plus tard, comme j’avais survécu sans troubles, j'y suis revenu ( il fallait attendre deux jours car la toxine a des effets lents). Depuis, nous récoltons les golmottes et des amis du Devon en ont mangé avec nous après une cueillette en Exmoor.
Les espèces vendues sur les marchés, cèpes, girolles, pleurotes, champignons de Paris ne présentent pas de dangers ; en France, la vente est très surveillée. Pour récolter dans la nature, l'idéal est d'être accompagné de connaisseurs. Des livres peuvent aider, à condition qu'ils décrivent, à coté des espèces comestibles, les formes dangereuses qui leur ressemblent.
Les recettes prétendent qu'il ne faut pas laver les champignons. C'est quelquefois possible s'il s'agit d'espèces cultivées, champignons de Paris, pleurotes, mais on peut tout de même passer rapidement à l'eau puis égoutter les champignons issus des bois ou des prés, au moins pour ôter la terre et le sable.
AL. BER